Pour ceux qui s'intéressent de près aux investissements émergents et virtuels, vous avez sans doute déjà entendu parler des NFT. Pour les autres, c’est le moment de regarder de près les stratégies d’investissement possibles. Les NFT connaissent en effet une croissance fulgurante y compris dans l’immobilier. Mais, comme toujours, avant d’investir, il faut étudier la balance bénéfice-risque. Éléments d’analyse.
L’acronyme NFT signifie en français “Jeton Non-Fongible” (Non Fongible Token en anglais). Traduction : il s’agit d’un objet numérique (fichier image, vidéo ou audio) avec un code d’identification unique, non reproductible. À l’image d’un certificat d'authenticité parfaitement sécurisé grâce aux technologies de la Blockchain. Les NFT peuvent ainsi représenter n’importe quel objet, que ce soit des œuvres d’art comme des tableaux, des objets de collection, des biens immobiliers ou même un moment de sport virtuel.
Les NFT ont augmenté de plus de 20 000 %
Le premier NFT a été créé en mai 2014 ; il s’agit de l'œuvre « Quantum », de l'artiste new-yorkais Kevin McCoy, une animation en forme d'octogone. Mais les NFT n'ont réellement touché le grand public qu'à partir de 2017, date de la création de l’expression et des premiers projets artistiques. Comme la collection de dessins de personnages pixellisés, CryptoPunk, qui s'est vendue par ce biais. Plus tard, des plateformes dédiées aux artistes ont vu le jour. Depuis 2018, SuperRare propose ainsi la vente de projets artistiques sous forme de NFT. Puis, l’explosion du bitcoin et des cryptomonnaies a redonné un nouveau souffle aux NFT. Les médias ont notamment relayé les mises aux enchères d'œuvres et leurs montants astronomiques propulsant les NFT auprès du grand public. Le phénomène attaque même l’industrie du cinéma avec plusieurs films financés par les NFT (Plush avec Kev Adams ; A Wing and a Prayer, le prochain film de Martin Scorsese).
De l’art à l’immobilier, les NFT se démocratisent
Mais l’art n’est pas le seul domaine où les NFT sévissent. L'immobilier aussi trouve une place grandissante de par sa nature même : un bien immobilier est non-fongible par essence puisque chaque maison ou appartement possède ses propres caractéristiques techniques et son propre aménagement décoratif. Les NFT s'appliquent aussi à la copropriété grâce au fractionnement de NFT, un concept de plus en plus utilisé. L’idée ? Fractionner le bien afin que les copropriétaires puissent disposer d’une part égale. Vous devenez alors propriétaire d’une quote-part. Récemment, une maison en Floride s’est vendue 653 000 $ en jetons NFT issus de la plateforme Ethereum. Si le nouveau propriétaire souhaite vendre l’ensemble ou une partie de son bien alors il pourra le faire via une transaction de portefeuille à portefeuille. Les NFT trouvent aussi une application massive avec l’immobilier virtuel dans le métavers. Pour rappel, le métavers consiste en un ensemble d'espaces virtuels interconnectés et dans lequel les utilisateurs peuvent partager des expériences immersives en 3D et en temps réel. Encore à ses balbutiements, le métavers voit les projets immobiliers se multiplier sur des plateformes comme Decentaland.
Des risques à évaluer
Avant d’investir dans les NFT, il faut en mesurer tous les risques. Le risque majeur est lié à la nature virtuelle des plateformes proposant des NFT. La chute du cours ou de l’intérêt pour l’Ethereum, la cryptomonnaie utilisée pour l’échange des NFT, et la valeur de votre bien s’écroule ! Il est à noter que ces parcelles de terrain acquises dans les métavers ne sont pas considérées, juridiquement, comme des actifs immobiliers réels, mais comme des NFT (dont la qualification juridique est, pour l’heure, incertaine). Se tourner vers les NFT semble encore être un pari à haut risque…
