Connexion
Inscription
Connexion
Inscription
PER

Le Plan Épargne Retraite, quésaco ?

Avec 3 millions de titulaires au 30 mars 2022, le Plan Épargne Retraite (PER) se porte bien. Il faut dire que, depuis le 1er octobre 2020, le PER a remplacé la plupart des produits individuels et collectifs d’épargne retraite. Le PER a donc le champ libre pour devenir le placement incontournable pour bien préparer sa retraite. Avant de vous lancer, on répond à vos 6 questions clés.

Un peu d’histoire d’abord. Le PER a fait son apparition au 1er octobre 2019 dans le cadre de la loi Pacte (pour Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises). Cette loi ambitionne de donner aux entreprises les moyens d’innover, de se transformer, de grandir et de créer des emplois. La création du PER répond ainsi à l’une des 10 mesures clés, celle de simplifier et assurer la portabilité des produits d’épargne retraite. Depuis le 1er octobre 2020, ce placement remplace complètement les autres dispositifs existants (le plan d’épargne retraite populaire - Perp -, le contrat de retraite Madelin, le plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco), le plan d’épargne retraite d’entreprise (PERE)). À fin mars 2022, le seuil des 3 millions d’assurés détenteurs d’un PER a été dépassé pour un encours total de 37,8 milliards d’euros.

1. Le PER : comment ça marche ?

Placement d'épargne à long terme, le PER vous permet d’épargner tout au long de votre vie active pour générer un complément de revenu en rente ou en capital au moment de votre retraite. En principe donc, un PER ne peut pas être débloqué avant. Néanmoins, le législateur autorise un déblocage anticipé dans certains cas suivants : invalidité, décès de l’époux, de l’épouse ou du partenaire de Pacs, surendettement, expiration des droits à l’allocation chômage, liquidation judiciaire et achat d’une résidence principale (sous conditions). En termes de support d’épargne, les PER peuvent prendre deux formes : soit un contrat d’assurance-vie, soit un compte-titres avec des fonds en euros ou des actions, via un support en unités des comptes. Enfin, les versements effectués peuvent être déductibles du revenu imposable au plus avantageux des deux montants suivants : soit 10 % des revenus professionnels nets de cotisations sociales et de frais professionnels, avec une déduction maximale de 32 909 €, soit 4 114 €. Attention, le choix de déduire ou non ses versements aura un impact sur la clôture du PER (voir la fin de l’article).

2. Quel PER choisir ?

Il existe 3 types de PER :

  • Le PER individuel ou PERin : l’épargnant ouvre ce type de PER de manière individuelle et opère, à sa convenance, des versements réguliers ou ponctuels.
  • Le PER d'entreprise collectif ou PERcol : ouvert par l’entreprise, tous les salariés peuvent en bénéficier (sans obligation de souscription). Il est alimenté par les dispositifs d’épargne salariale comme l’intéressement, la participation, l’abondement ou le compte-épargne temps (CET).
  • Le PER d’entreprise obligatoire : ouvert par l’entreprise à tous ses salariés ou réservé à certaines catégories (souvent les cadres supérieurs). Les salariés concernés ont alors l'obligation de souscrire. Il est abondé, comme pour le Percol, par des versements volontaires ou les dispositifs d’épargne salariale comme l’intéressement, la participation, l’abondement ou le compte-épargne temps (CET).

3. Comment souscrire un PER ?

Les PER individuels ne sont pas soumis à des conditions d'âge, de ressources ou de situation professionnelle. Une personne à la retraite peut donc souscrire un PERin même si l’intérêt est plus limité. Le PER est ouvert à tous mais il avantage particulièrement les contribuables situés dans la tranche d’imposition à 30 % (à partir de 25 711 € de revenus imposables à déclarer) et les travailleurs indépendants. Cet avantage est encore plus significatif si la baisse de revenus entre leur carrière et la retraite est importante.

Le PER peut être souscrit auprès de divers intermédiaires financiers : banques, assureurs, mutuelles, organismes de prévoyance, courtiers en ligne, etc. Chaque organisme dispose de ses propres conditions en termes de versement, de rentabilité, etc. Il est donc primordial de bien se renseigner en amont. Contrairement au Livret A, un individu peut détenir autant de PER qu’il le souhaite.

4. À quels rendements s'attendre ?

La performance des PER reste contrastée. En cause ? Sa création récente qui ne permet pas d’avoir un recul suffisant et des stratégies commerciales disparates selon les organismes. Ainsi, pour l’année 2021, si la mutuelle Carac enregistre une rentabilité de 0 %, Garance, quant à elle, affiche 2,5 %, hors bonifications liées à la détention d'unités de comptes et hors supports "dynamiques". En outre, le rendement dépendra du type de contrat que vous avez choisi et de la répartition entre les fonds en euros et les unités de compte. Les fonds en euros sont sûrs mais peu rémunérateurs, les unités des comptes sont plus performantes mais plus risquées.

5. Quels sont les frais ?

Les frais liés au PER sont loin d’être négligeables. Des frais d’adhésion peuvent être exigés. De même, certains organismes appliquent des frais à chaque versement ou des frais annuels de gestion. Il faut bien éplucher et comparer les contrats. Autre point à prendre en considération : la fiscalité. Le PER est taxé au moment du déblocage des fonds. Si vous optez pour une sortie en capital, alors il faut réintégrer toutes les cotisations précédemment déduites du calcul de votre impôt sur le revenu lors de votre prochaine déclaration fiscale. Quant aux plus-values réalisées, elles sont, pour leur part, soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % ou bien intégrées au calcul de l’impôt sur le revenu. Si vous optez pour une sortie sous forme de rente viagère, alors les versements précédemment déduits de votre revenu imposable sont imposés selon les mêmes règles que les pensions de retraite. Dans le cas où vous n'auriez pas déduit vos versements, la part de la rente correspondant aux versements volontaires effectués est imposée selon les règles des rentes viagères à titre onéreux. La taxation du solde est celle des pensions de retraite.

Voici un tableau récapitulatif de la fiscalité applicable selon votre situation :

image-png-3

RVTG = Rente Viagère à titre gratuit

RVTO = Rente Viagère à titre onéreux

6. Vers une éventuelle réforme ?

Le PER comporte des règles bien spécifiques. Le 30 septembre 2021, à l’occasion des deux ans du lancement du nouveau PER, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a dénoncé ces frais trop nombreux et parfois méconnus des souscripteurs. Il a annoncé un futur avec plus de "transparence" ainsi qu’une "réduction des frais". Une réforme pourrait donc voir le jour, notamment dans un contexte de sortie récente du PEPP (le 22 mars 2022), le premier produit d'épargne retraite individuel paneuropéen. Ce “PER européen” n’est pas encore commercialisé en France mais il présente plusieurs avantages en plafonnant, par exemple, les frais de gestion à 1 %. Sa portabilité entre pays européens imposera peut-être une harmonisation des conditions fiscales entre pays pour simplifier la gestion. D’ici une éventuelle réforme, se faire accompagner par un professionnel se révèle donc pertinent. Sans oublier que d’autres stratégies d’épargne peuvent également être mises en place pour bien préparer sa retraite.

 

Retour sur le blog

Articles similaires

Diversification en crowdfunding immobilier, quelle stratégie adopter ?

Il existe aujourd’hui deux modes d’investissements en crowdfunding immobilier. Le premier consiste...

La recherche foncière : le premier pas vers un projet immobilier

Avant d’envisager tout projet immobilier, il faut se mettre en quête d’un emplacement. C’est ce...

Crowdfunding immobilier et rentabilité : quels avantages pour qui ?

Le crowdfunding immobilier doit en partie son succès aux avantages qu’il offre, tant aux promoteurs...