Alors que la crise du logement s’accentue encore et toujours, le crédit immobilier, quant à lui, connaît des heures glorieuses. 1,19 million de transactions ont été enregistrées ces 12 derniers mois*. 31,4 % des ménages Français disposent d’un crédit immobilier. Et 2021 a vu des taux historiquement bas. Mais quelles sont les perspectives pour 2022 ? Voici quelques éléments de réponse.
La crise sanitaire n’aura pas eu d’effet destructeur sur les crédits immobiliers. Bien au contraire. L’année 2021 aura été marquée par des taux d’intérêt historiquement bas, en passant sous la barre des 1 %. En moyenne, les taux ont atteint respectivement 0,85 % sur 15 ans, 0,98 % sur 20 ans et 1,18 % sur 25 ans. Une aubaine que les Français n’ont pas eu de mal à saisir avec un nombre de transactions record : 1,19 million sur les 12 derniers mois*.
Une croissance de 6,7% par an
Au mois d'août 2021, la production de crédit à l'habitat s'est élevée à 23,7 milliards d'euros, soit une croissance de 6,7 % sur un an, selon les chiffres de la Banque de France. Dans un contexte post-confinement, les aspirations des Français habitant les grandes villes ont changé. Et les taux bas ont fini de convaincre certains à sauter le pas du crédit immobilier grâce aux montants plus importants qu’ils leur étaient possible d’emprunter. Ces deux facteurs expliquent en partie cette envolée. La suppression de la taxe d’habitation en 2020 complète le tableau. Elle constitue un frein de moins à l’achat pour 80 % des ménages français concernés. Mais qu’en sera-t-il pour 2022 ?
Vers un durcissement des conditions d'octroi
Depuis le 1er janvier, les recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) concernant le crédit immobilier sont juridiquement contraignantes. Les banques qui ne les respectent pas encourent donc des sanctions lourdes. Ainsi, le taux d'effort des emprunteurs ne peut pas dépasser 35 % de leurs revenus (assurances emprunteurs incluses). Quant à la durée des prêts, elle doit être inférieure à vingt-cinq ans, sauf exception. En l'occurrence, il s’avère que la durée moyenne d’emprunt s’établit à 242 mois, soit environ 20 ans, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Cette durée a augmenté de 15 mois en un an.
Des exceptions possibles ?
Si vous achetez un bien immobilier sur plan (en VEFA), vous pouvez bénéficier d’une dérogation et ainsi obtenir un crédit sur une durée de 27 ans tout en respectant la règle du taux d’effort. Par ailleurs, le HCSF autorise les établissements financiers à déroger aux limites recommandées sur certains profils d’acquéreurs dans la limite de 20 % des crédits octroyés. 80 % de ces exceptions doivent être réalisées au profit du financement de la résidence principale des acheteurs. Par ailleurs, au moins 30 % des dossiers dérogatoires doivent concerner des primo-accédants. La qualité du dossier et votre capacité à convaincre votre banque seront vos meilleurs atouts pour faire partie de ces dossiers dérogatoires !
La dynamique de 2021 devrait donc se poursuivre en 2022. Avec une prévision de taux d'inflation supérieur à 2 % en 2022, emprunter restera forcément une stratégie gagnante.
* Source : Note de conjoncture des Notaires de France, nombre de transactions à fin octobre 2021.