Avec le dispositif Denormandie, vous avez la possibilité de réduire vos impôts en investissant dans l’immobilier locatif à rénover. Et vous avez de la chance, l’aide fiscale a été prolongée d’une année supplémentaire ! Il vous reste encore 21 mois pour en profiter. Faisons le tour de vos questions en 8 points clés.
Retour sur la genèse du dispositif. Alors ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie instaure, à son arrivée au ministère en 2018, une nouvelle mesure fiscale pour compléter celle déjà en place connue sous le nom Pinel. La différence ? Elle vise exclusivement l’immobilier ancien contrairement à la loi Pinel. Nommée Denormandie, cette mesure entre en vigueur le 1er janvier 2019. Objectif : encourager la rénovation du parc immobilier ancien pour répondre aux besoins de logement des populations.
Pas tout à fait. On ne se lance pas dans un investissement Denormandie comme ça ! Pour bénéficier des réductions d’impôts associées, vous devez remplir quatre critères. Tout d’abord, investir parmi les 222 villes du programme "Action cœur de ville” ou dans une commune engagée dans une Opération de Revitalisation du Territoire (ORT). Un simulateur est mis à votre disposition sur le site du Service Public. Deuxième critère, le logement. Il doit impérativement s’agir d’un logement ancien (plus de 5 ans) avec des travaux à engager dans un objectif de location non-meublée à loyer plafonné. Troisième critère justement, les travaux. Ils doivent représenter a minima 25 % de la valeur totale de l’opération (prix du bien + frais d’acquisition + travaux), dans la limite de 300 000 euros. Et ces travaux sont à réaliser obligatoirement par des professionnels ; sinon vous ne serez pas éligible à la réduction d’impôt. Enfin, dernier critère, le locataire. Il ne peut appartenir à votre foyer fiscal et doit respecter des conditions de ressources (tout comme le dispositif Pinel).
Non, car même si la définition des travaux éligibles a été étendue récemment afin de donner un coup de pouce au dispositif, le critère du montant des travaux est décisif (a minima 25 % de la valeur totale de l’opération). Relèvent ainsi de la rénovation du logement, toutes les opérations de rénovation énergétique (isolation des fenêtres, des murs, changement de chaudière, etc.), les travaux de modernisation, d’assainissement ou d’aménagement de surfaces habitables (dont les combles et sous-sols) et la création de surface habitable nouvelle. Attention, les travaux améliorant la performance énergétique du logement doivent être réalisés par un artisan certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Tout dépend du montant de votre investissement et de la durée de location envisagée. Comme le dispositif Pinel, vous avez la possibilité de louer sur six, neuf ou douze ans. Vous pourrez ainsi bénéficier d’une réduction d'impôt sur le revenu pouvant aller jusqu’à 21 % du budget d’acquisition (dans la limite de 300 000 euros) si vous louez votre bien pendant douze ans ; pour une période de location de six ans, la réduction d’impôt sera de 12 % du montant de l’investissement (2 % par an pendant six ans) ; pour une location de neuf ans, la réduction d’impôt totale sera de 18 % du montant de l’investissement (2 % par an pendant neuf ans). Finalement, l’avantage fiscal ne peut donc pas dépasser les 63 000 euros (21 % de 300 000 euros).
Bien sûr ! Et avec les taux bas actuels, vous auriez tout intérêt à vous y intéresser. Il est en effet plus intéressant de conserver votre épargne puisque les taux de rendement sont supérieurs au taux d’emprunt. De plus, vous disposerez de fonds nécessaires pour gérer des imprévus, en cas de travaux complémentaires par exemple, ou de défaillance du locataire. Deux types de prêt s’offrent à vous :
Oui. Puisque vous allez percevoir des loyers c'est-à-dire des revenus fonciers, vous devrez les déclarer. Mécaniquement, votre imposition va augmenter. Deux régimes fiscaux sont alors possibles :
Oui mais nous vous conseillons de vous faire accompagner dans votre démarche car le calcul se révèle extrêmement pointu. En théorie, dans la mesure où la loi Denormandie impose des travaux à hauteur de 25 % du montant de l’acquisition, si vous réalisez des travaux pour un montant supérieur, vous pouvez imputer le delta en déficit foncier. Cela implique une grande vigilance sur les factures et la date à laquelle les travaux sont réalisés ; une complexité s’ajoute notamment lorsqu’ils sont réalisés à cheval sur deux années.
Comme pour tout investissement immobilier, la localisation du bien conditionne le succès de votre placement. Optez plutôt pour des logements situés dans des villes où les infrastructures sont bien développées, la demande est forte et la démographie tend à augmenter. Les villes balnéaires peuvent également être une option intéressante dans la mesure où l'offre saisonnière est abondante mais pas nécessairement la location annuelle.