Si la liberté financière des femmes n’est que récente, elle prend de plus en plus d’envergure. Passés les freins liés à la culture financière ou aux revenus, les femmes deviennent des investisseurs comme les autres… voire plus audacieuses. C’est ce que révèle une étude menée par Opinion Way.
1965, c’est l’année à laquelle les femmes ont obtenu le droit de travailler librement, d’ouvrir un compte bancaire sans autorisation maritale et de disposer de leurs propres biens. Une liberté financière récente qui semble encore peser sur certains comportements et expliquer un rapport souvent distancié à l’investissement. Pourtant, une étude menée par Opinion Way pour Fundimmo et Atland Voisin, révèle une photographie plus contrastée. Les femmes se montrent même audacieuses : 20 % d’entre elles ont investi ou envisagent d’investir dans des crypto-monnaies contre 14 % des hommes.
65 % des femmes gèrent intégralement leurs placements
En 56 ans, l’autonomie financière acquise par les femmes leur a permis d’aller sur les mêmes terrains que ceux des hommes : le financement du quotidien du foyer, le suivi des comptes courants, la capacité d’épargner voire d’investir. Le poids de l’histoire reste, néanmoins, encore présent. Moins de 2 Françaises sur 10 se disent à l’aise avec les sujets liés à l’épargne, l’emprunt, ses besoins financiers à court, moyen et long terme et les placements permettant d’y répondre… Pourtant, elles sont 65 % à gérer intégralement leurs placements (contre 80 % des hommes). En cause ? Le manque de connaissance. 74 % des femmes estiment que la culture financière devrait être enseignée à l'école (contre 72 % des hommes). Autre frein : des ressources jugées insuffisantes. 52 % des Françaises pensent ne pas avoir les ressources suffisantes pour placer leur épargne sur un autre support que le Livret A (contre 36 % des hommes) et 73 % ne se sentent pas concernées par les placements non garantis contre 60 % des hommes.
De l’épargne de précaution à l’investissement
Selon une étude de 2014 de l’Insee, 25 % des femmes gagnent plus que leur conjoint. Il reste donc une marge de progression pour atteindre une parfaite indépendance financière vis-à-vis des hommes. Et cela se retrouve dans le type d’épargne privilégiée par les femmes : elles optent majoritairement pour la constitution d’une épargne de précaution pour se prémunir contre les aléas de la vie et s’assurer une stabilité financière à long terme, et plus particulièrement à la retraite. "Et pourtant, précise Deborah Labre, directrice du développement de Fundimmo, l’épargne moyenne mensuelle des Français – 276 euros par mois – permet déjà de réaliser des investissements intéressants !” Le désir d’accroître et faire fructifier leur patrimoine, cité par 2 femmes sur 3 (66 %), n’arrive qu’en huitième position des objectifs d’épargne ; la catégorie "CSP+" (76 %) ainsi que la tranche de 25-34 ans (77 %) y étant logiquement plus sensibles.
Une forte attente d'information
L’étude révèle que 59 % des femmes se déclarent satisfaites de l'offre de placements existante pour investir leur argent. Paradoxalement, 46 % ne savent pas vers quel professionnel se tourner pour les aiguiller selon leur situation, avec des attentes plus fortes chez les jeunes femmes de 18-24 ans (70 %), 25-34 ans (60 %) et 35-49 ans (54 %). “La bonne nouvelle c’est que les moyens de se renseigner sont beaucoup plus importants. Famille, amis, banquier, professionnels de l’investissement, presse spécialisée, autorités financières, sites d’information sérieux… les femmes ne doivent pas hésiter à en parler, à croiser les informations, se forger une culture financière, ce sera le meilleur moyen de s’assurer de leur autonomie financière tout au long de la vie” conclut Deborah Labre.