À quelques mois des élections municipales 2020, qui auront lieu au mois de mars prochain, le marché de l’immobilier connaît un ralentissement. En effet, entre mai 2018 et juin 2019, une chute de 8,6% du nombre de permis de construire accordés a été enregistrée ainsi qu’une baisse de 4,5% pour les mises en chantier par rapport à la même période un an plus tôt [1]. Ce ralentissement devrait se poursuivre au moins jusqu’aux élections, mais comment s’explique-t-il ?
Un ralentissement cyclique
En cette période pré-électorale, les maires sont souvent plus réticents à délivrer des permis de construire. Cette baisse, présente dans toute la France de manière inégale, s’est même accélérée dans certaines régions. Même s’il peut paraître inquiétant, ce phénomène est néanmoins habituel pour le marché. Avant chaque élection, une baisse d’activité est toujours présente dans le secteur de la construction. En effet, dans le but d’augmenter leurs chances de réélection, les maires sont désireux de ménager leurs électeurs. Ils souhaitent ainsi les préserver de toutes les nuisances sonores qui peuvent être causées par des chantiers.
À titre d’exemple, lors des précédentes élections de 2014, l’immobilier résidentiel avait connu une baisse de 8% de permis de construire délivrés par rapport à 2013. L’immobilier professionnel connaissait quant à lui une baisse de 15% sur la même période. Cette diminution a eu un impact direct sur le nombre de démarrages de chantiers qui avait chuté de 5% en 2014 par rapport à 2013, cette baisse se poursuivant en 2015, avant de connaître une reprise en 2016 [1].
Un relais de croissance pour le crowdfunding
Une grande partie du métier de promoteur immobilier consiste à isoler des fonds propres nécessaires aux lancements d’opérations immobilières. En cette période pré-électorale, la quantité de fonds propres immobilisés sera plus significative car bloqués dans différents projets qui n’ont pas encore été livrés. Pendant ce temps, l’activité doit se poursuivre et pour cela, des fonds sont de nouveau nécessaires. Ces futures opérations mettent plus de temps à voir le jour notamment à cause de délais de lancement allongés. Les autorisations de permis de construire en sont une des causes. Le besoin en fonds propres ne sera alors que plus élevé pour les promoteurs immobiliers.
C’est à ce titre qu’interviennent les plateformes de crowdfunding immobilier comme Fundimmo. Elles permettent ainsi aux promoteurs immobiliers d’obtenir un complément de fonds propres pour le lancement de nouvelles opérations. Le marché du crowdfunding immobilier est d’ailleurs en pleine expansion. En effet, lors de la publication de son baromètre du premier semestre 2019, Fundimmo a pu une fois de plus constater l’évolution positive de son marché. Les montants collectés au S1 2019 s’élèvent à 129 millions d’euros, soit une augmentation de 108% par rapport au S1 2018 (62M€). Le nombre de projets financés s’élève quant à lui à 214, soit une augmentation de 70% par rapport au S1 2018. Les montants remboursés ont plus que doublé, atteignant 42 millions d’euros au S1 2019 contre 19 millions d’euros au S1 2018 [2].
Le crowdfunding immobilier demeure un marché de niche à l’échelle du financement globale de la construction en France. Cependant, ce recul de la construction immobilière ne devrait pas affecter ce marché. Il devrait bien au contraire contribuer à son développement.
Vous pouvez retrouver ce sujet en image grâce à Jérémie Benmoussa, Président du directoire de Fundimmo. Il a récemment donné son point de vue quant à l’influence des élections municipales 2020 sur le marché immobilier lors d’une interview accordée à Club Patrimoine.