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Artificialisation des sols

Désartificialisation des sols : vers de nouveaux projets immobiliers

Plus qu’une simple tendance, la fin de l’artificialisation des sols s’inscrit comme un projet politique traduit dans le Plan biodiversité 2018. En jeu : le réchauffement climatique et la fin de la biodiversité. Rien que ça. Alors, comment les promoteurs doivent-ils se préparer ? Quelles sont les conséquences pour leur métier ? Comment tirer son épingle du jeu dès aujourd’hui ? Tour d’horizon du sujet.

Pour celles et ceux qui ne seraient pas familiers du phénomène d'artificialisation des sols, cela consiste à convertir des terres agricoles, forestières ou naturelles pour l’urbanisation ou le développement d'infrastructures. Ce qui implique une destruction progressive de la biodiversité et s’inscrit comme un facteur clé du changement climatique. Autrement dit, mettre fin à ce phénomène constitue un enjeu primordial pour notre territoire. Et c’est d’ailleurs ce qui ressort d’une étude menée par La Gazette en 2020 : 80 % des Français considèrent comme “majeur” la préservation de la biodiversité et le maintien des terres agricoles tout comme 98 % des élus et 88 % des acteurs de la filière du bâtiment.

Objectif ZAN : Zéro Artificialisation Nette

L’artificialisation des sols évolue en France à un rythme inquiétant puisqu’elle augmente quatre fois plus vite que la population. C’est pourquoi le Gouvernement a décidé de freiner le phénomène et d’inscrire au Plan biodiversité 2018 un objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) “à terme”. Pas de date donc pour atteindre cet objectif. Néanmoins, mieux vaut anticiper dès à présent et faire de ces contraintes futures un atout. Au-delà des leviers réglementaires et fiscaux, plusieurs stratégies peuvent se combiner : la densification urbaine, le renouvellement urbain et la renaturation des terres. Seules les deux premières vont intéresser directement les promoteurs. En effet, la renaturation des sols désigne l’ensemble des processus permettant de ramener un sol dénaturé à un état proche de son état naturel initial. Il s’agit donc de tous projets visant à réhabiliter un espace dénaturé tels que la déconstruction d’infrastructures bétonnées, la dépollution de sites industriels, la renaturation d’espaces urbains…

Focus sur deux stratégies immobilières porteuses

Première stratégie : densifier l’habitat. Malgré son impopularité, la densification reste un levier efficace pour diminuer l’artificialisation des sols. Les promoteurs devront relever d'ingéniosité pour concevoir des logements collectifs capables d’accueillir une population importante tout en offrant des espaces propices au développement de la biodiversité sans oublier le bien-être de ses habitants. Car nul doute que les PLU vont prochainement instaurer un plancher de densité voire un taux plancher de renouvellement urbain pour les constructions nouvelles. C’est d’ailleurs une deuxième piste à explorer : le renouvellement urbain. Késako ? Il s’agit de capitaliser sur une infrastructure existante, abandonnée ou inexploitée pour en faire un projet immobilier porteur. Les friches industrielles se prêtent ainsi très bien à cet exercice en permettant de réutiliser des terrains souvent bien placés, de lutter contre les pollutions générées par les anciennes activités et d’offrir une activité économique nouvelle sur cet espace. La preuve avec le projet de la Tour Labinal à St Ouen.

Une friche industrielle devenue un espace tertiaire à St Ouen

Il existe en France entre 200 000 et 300 000 friches industrielles comme celle de l’usine Labinal à St Ouen. Un ancien atelier de production de matériel radio-électrique à l’architecture intéressante puisqu’il s’agit d’un bâtiment à structure métallique avec un remplissage en briques. La société Bricqueville a choisi d’y installer ses bureaux et de proposer un espace de coworking. “C’est un projet d’envergure qui nécessite en amont une programmation de dépollution des sols, beaucoup de concertations et d’échanges avec les différents partenaires, notamment la Ville. Au bout du compte, c’est au bénéfice de l’ensemble des habitants et de la société”, se réjouit Bertrand Gaffinel, directeur de Bricqueville (lire son interview sur le projet). Finalisée en 2019, cette réalisation n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la fin de l’artificialisation des sols.

Même avec un objectif de ZAN, les constructions neuves ont encore de beaux jours devant elles. Car une chose est sûre : les promoteurs savent se réinventer quel que soit le contexte législatif. Et nul doute que le développement du télétravail et la nouvelle donne insufflée par la crise sanitaire contribueront à de belles initiatives immobilières. Stay tuned!

 

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