Le crowdfunding, malgré son essor relativement récent, connait une réglementation stricte. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF), l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ainsi que le ministère de l’Economie et des Finances ont souhaité instaurer un cadre favorable au développement du financement participatif tout en protégeant les investisseurs. C’est pourquoi chaque plateforme se doit de respecter des règles d’organisation, mais aussi de bonne conduite.
Il existe différentes formes de crowdfunding et tout autant de statuts de plateformes. Pour qu’une plateforme soit référencée elle doit d’abord faire l’objet d’une étude puis, doit s’immatriculer auprès du Registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS) ou de l’ACPR.
Rappelons les 3 types de crowdfunding :
Le financement participatif est réalisé au moyen d’un site Internet. On compte 3 statuts de plateforme de crowdfunding en fonction de la nature du financement :
Le statut d’IFP est adapté aux modes de financement par don et prêt. Depuis le 1er décembre 2016, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, les plateformes de dons (avec ou sans contrepartie) sont obligatoirement des IFP (article 11 de l’ordonnance n°2016-1635).
Un IFP met en relation les porteurs d’un projet défini et des personnes le finançant. L’objet, le montant et le calendrier du projet doivent être déterminés au préalable.
Aussi, l’IFP doit être une personne morale qui ne peut recevoir un don ou un prêt que par une personne physique. En terme de conditions, l’IFP doit remplir des critères d’honorabilité et de compétences professionnelles.
D’un point de vue financier, les limites sont les suivantes :
Le statut de PSI est adapté au crowdfunding dit d’investissement. Le PSI a un agrément pour fournir des services d’investissement de toutes catégories et ce, dans l’ensemble de l’Espace Économique Européen. Les investisseurs peuvent être des personnes physiques et morales.
Un capital minimum est requis pour accéder à ce statut. Les fonds propres de l’entité doivent au moins atteindre 1 million d’euros.
D’un point de vue financier, les limites sont les suivantes :
Le statut de CIP est adapté au crowdfunding dit d’investissement. Le CIP est une personne morale exerçant une activité de conseil en investissement, concernant les titres de capital et les titres de créance. Il est donc à même de conseiller, d’une part les investisseurs potentiels (personnes physiques et morales) et d’autre part les entreprises. Son champ d’action est restreint à la France.
En terme de conditions, le CIP doit remplir des critères d’honorabilité, de compétences professionnelles et adhérer à une association professionnelle agréée par l’AMF.
D’un point de vue financier, les limites sont les suivantes :
Aujourd’hui on recense une cinquantaine de CIP. Ils sont immatriculés sur le registre unique des intermédiaires : https://www.orias.fr/search/
NB : la limite du montant pour un porteur de projet est valable sur une année glissante, c’est-à-dire 12 mois à partir du mois de la première levée de fonds (de mars 2018 à mars 2019 par exemple).
Par exemple, un porteur de projet fait appel à un CIP. Il peut, sur un an, lever des fonds à hauteur de 2,5 millions d’euros maximum, et ce, en un ou plusieurs projets.
Pour résumer :
IFP | PSI | CIP | |
Régulation | ACPR | ACPR | AMF |
Typologie de financement | Don, prêt | Investissement | Investissement |
Limitation géographique | France | Espace économique européen | France |
Limite du montant levé (par porteur de projet) | 1 million d'€ | 5 millions d'€ | 2,5 millions d'€ |
Typologie d'investisseur | Personne physique | Personne physique et morale | Personne physique et morale |